PARLONS ENDOMÉTRIOSE


Sonia Lachaume
Je m'appelle Sonia j'ai 35 ans et je suis maman d’un enfant de 15 ans.
Dans mes souvenirs, j'ai toujours eu mal pendant les règles, je devais mettre mes jambes en l'air pour soulager les douleurs. Ma mère avait aussi très mal mais on était dans le contexte que cela est normal d'avoir mal ...
En 2000 j'accouche de mon fils, l'accouchement parfait dont rêve tout le monde. Le lendemain, le gynécologue de la maternité me dit que j'ai un kyste et qu'il faut l'enlever mais il reste très vague. Ma foi, j'étais jeune et assommée car j'étais seule alors je n’y ai pas prêté attention.
Quelque mois après, les règles reviennent et les douleurs aussi qui se poursuivent même en dehors des règles. J'ai consulté un docteur qui m’a dit que c’était psychologique car j'étais dépressive. Super, mais en attendant j'avais mal et tous les médecins m’ignoraient !
Plusieurs années après, sur Paris, un médecin me trouve des ovaires trop épais ainsi que des kystes. Il me prescrit un traitement qui me soulage un peu. Mes rapports sexuels sont très rares mais restent un peu douloureux. En Gironde un gynécologue me trouve des fibromes sur et dans l'utérus ainsi que sur la vessie. Je subis une opération qui devait abolir mes douleurs, devait…
Or changement de vie personnelle, je me retrouve sur Grenoble avec un nouveau compagnon. Je souffre mais je n’ai pas le droit de me faire soigner car mon ex-mari ne voulait pas que je sois soigné par un homme. De plus, je subissais les états d'humeur d’un mari violent, alcoolique et malade (pancréatite). Je ne m'occupais que de lui, en souffrant dans mes tâches quotidiennes notamment de saignements abondants. Les actes sexuel étaient très douloureux avec des saignements pendant et après. Mon ex-mari m'a mise à la porte 2 ans après, je n'étais plus qu’une loque. J’avais perdu beaucoup de poids, j’étais descendu à 45 kilos au lieu de 56/ 57 en temps normal. Ma mère, inquiète, m’a emmené chez le médecin, le diagnostic est tombé : endométriose. Je ne connaissais pas du tout, jamais entendu parler.
J’ai subi des examens, des traitements, la pilule, mais les douleurs augmentent malgré les médicaments (acupam, ixprim , morphine ....) et je suis en arrêt maladie constamment.
J’ai ensuite consulté à Aix en Provence, un chirurgien gynécologue spécialiste de la maladie. Là, il me dit que c'est l'adénomyose (endométriose interne) et que mon utérus en est remplit y compris mes trompes. Je décide de me faire enlever l'utérus, j’en avais marre de souffrir et j'étais célibataire donc je ne pensais pas refaire ma vie.
L'opération a eu lien en novembre 2014 : 14 ans après mes premières douleurs !!!
Avant mon opération, je rencontre mon nouveau Chéri. Il est resté à mes côtés, m'a épaulé et m'a soutenu, un amour !
Au mois de janvier 2015, les douleurs reviennent. C'est reparti pour les examens, les traitements, la douleur, les arrêts maladie. Je n'en peux plus, je me décompose. Mon Chéri me soutient toujours et il est toujours aussi compréhensif.
On me décèle ensuite une fibromyalgie. En octobre 2015, une crise énorme me ramène aux urgences. Ils ne trouvent rien et ils se débarrassent de moi au plus vite. Je consulte ensuite un gynécologue qui me prescrit un IRM qui révèle un kyste endométriosique de 7 cm sur l’ovaire. On doit m'opérer d'urgence, j’étais anéantie...
Mon Chéri est croyant, grâce à lui, j’ai pu trouver un grand soutien spirituel.
Maintenant, je vis, je bouge, je travaille, je peux faire mes courses, me balader et faire du sport. J'aide le plus d'endogirls possible et j’irai à l’Endomarch à Paris (marche internationale de lutte contre l’endométriose). J’ai également l’intention de monter une association dans le sud avec des endogirls pour faire parler de cette maladie horrible qui ne tue pas le corps mais qui tue l'âme .