top of page

Elisa Rieutort

« L'endométriose et moi... »

Je m'appelle Élisa j'ai 20 ans et depuis plus de 10 ans j'ai mes règles et depuis toujours mal au ventre. Ayant eu mes règles assez jeune (début de CM²), je me suis très vite habituée aux douleurs, aux règles abondantes, aux baisses de tensions et très tôt aux syndromes prémenstruels... Bref, je pensais que c'était normal, je n'en parlais pas à mes amies et qu’un petit peu à ma maman. Cependant, il était habituel que je me plaigne du ventre.

À 14 ans, lors d’une consultation avec un gynécologue assez reconnu dans le milieu, il réalise une  échographie mais rien d'anormal selon lui, il me place alors sous œstrogènes pensant qu'il m'en manquait. Ce fut le début de mon calvaire... A 14 ans, l'âge des premières règles pour mes copines, moi, chaque matin je dois prendre la moitié d’un cachet et l'autre le soir. À l'âge, ou l'on commence à vouloir plaire aux garçons, à vouloir se faire belle, je prends une dizaine de kilos, et je me mets à avoir beaucoup de poils. J'étais déjà un peu costaude et poilue, je vous laisse imaginer... Je regrette totalement mon image, je me déteste totalement. J'étais en sport-études, et heureusement ; Ce fut mon seul échappatoire mais à cause des mes règles, au moins 3 jours par mois j'étais absente. Ma mère écrivait sur mon cahier de correspondance « douleurs, maladie, fièvres, baisse de tension... ». Chaque mois pendant une dizaine de jours, j'avais des crampes au ventre, au dos, j'avais la tête qui tournait, des vomissements, des malaises, de la fièvre, des crises de larme. Mon corps me faisait mal et je me sentais mal dans ma peau. Dès que mes parents avaient le dos tourné, je me faisais vomir car je ne me supportais pas. Un jour en classe, je me suis écroulée après 2 heures de concentration, au cours d'une évaluation, à me sentir terriblement mal mais voulant finir mon travail. En me levant, mon corps n'a pas supporté la douleur. Mon quotidien entre la dernière année de collège et le lycée fut difficile : j'avais mal, je me tordais en deux, j'étais faible, plusieurs fois j'ai dit « j'ai des contractions » même si je ne connaissais pas la sensation d'enfanter. C'est ainsi que certains mois se déroulaient mieux que d'autres. Mon entourage voyait quand j'avais mal, ma mère me disait « tu es gonflée ». En effet, chaque mois, mon visage se gonfle, mon ventre double de volume, je me remplis d'eau et on dirait que je grossis en 2 jours.

 

Lors de ma première fois, je n'étais toujours pas diagnostiquée mais je n'ai pas eu de saignements sûrement parce-que je faisais beaucoup de sport, mais une grosse douleur sur les parois et vers le fond de l'utérus. Je pensais que c'était normal, c'était la première fois après tout.

 

Puis le 11 Janvier 2013, lors d’une consultation avec un gynécologue très aimable, il me fait décrire mes douleurs, mes symptômes, me fait graduer ma douleurs et me fait une échographie. Pour lui le verdict est clair, je suis atteinte d'une endométriose de stade 3. Pour ma mère c'est un choc et pour moi un soulagement. J'ai une maladie, certes très contraignante et qui me pourrit la vie mais au moins on met des mots et des solutions sur cette gêne permanente, si difficile à témoigner. Je suis alors mise sous pilule (Cerazette), qui me stoppe  les règles et je sais d’ores et déjà que j'aurais quelques difficultés à tomber enceinte. J’ai saigné pendant 3 mois non stop, le temps que les effets de la pilule se mettent en place. Viennent ensuite 2 ans de tranquillité où les douleurs sont moindres, où je reprends une vie à peu près normale. Cependant les quelques rapports que j'ai sont terriblement douloureux. Je laisse faire le temps  et je prends un traitement homéopathique et de la sophrologie et autres en parallèle. J’ai rencontré mon copain actuel il y a un an, avec tout ce que la vie de couple implique. Cependant, certains jours la douleur me fait me refermer sur moi-même et les câlins deviennent alors impossibles. Au mois de juin 2015, j’ai subi une séance d’acupuncture, suivie 3 jours après d’une grosse hémorragie et j’ai recommencé à perdre énormément de sang comme avant. Mon médecin traitant,  me prescrit comme avant : fer, magnésium, antidouleurs (ponstyl, lamaline), vitamines, mais j'ai ma tension qui chute. Je ne m’inquiète pas, je vais voir un autre gynécologue qui me dit « oh ce n'est rien, attendez quelques mois ». Depuis le mois de juin 2015, ma pilule ne fait plus effet, je perds beaucoup, je vomis, je me tords en deux, j'ai des baisses de tensions, des crampes et des sautes d'humeur. Je suis mal, mon moral est atteint, je manque des cours à l'université, je suis clouée au lit alors que je suis habituellement pleine de vie, sportive et motivée... Je ne sais plus, je ne sais pas toujours quoi faire; j'ai peur que les gens disent que je suis fainéante ou que je me fais plaindre. On ne peut pas expliquer aux gens qui ne le vivent pas, on ne peut pas décrire les douleurs, on ne peut pas dire pourquoi on vomit alors que l'on a juste nos règles, on ne peut pas expliquer pourquoi on se tord en deux alors que nos règles sont finies, pourquoi on saigne 3 fois dans le mois... Il est si dur d'assumer cela à 15 ans, de le dire à tes amis, à ton copain. Il y a quelques mois, j'ai eu peur d'être enceinte, heureusement non. Mais j’ai pensé qu’avec la maladie, c'était peut-être ma seule chance de porter un enfant. Il est facile de dire ne laissons pas ce sang nous pourrir la vie, mais tôt ou tard la douleur revient et rien de pire pour atteindre le moral... Tant de fois, j'ai essayé des régimes pour perdre mon poids lié à ces traitements, mais quand on perd beaucoup et qu'on est mal notre corps réclame toujours plus. Actuellement je suis mal dans ma peau et dans ma tête, je ne reconnais plus mon corps et ma silhouette me fait presque honte. Alors j’espère de tout cœur que l'on arrivera à calmer tout ça...

The Science & 

Mathematics University

  • Facebook Clean Grey
  • Twitter Clean Grey
  • LinkedIn Clean Grey

© 2023 by Scientist Personal. Proudly created with Wix.com

bottom of page